Plusieurs établissements scolaires de la commune de Delmas ont dépêché une délégation d’élèves, accompagnés de quelques-uns de leurs professeurs, pour prendre part, en fin d’après-midi de jeudi, à cette conférence donnée à la mémoire du leader latino-américain. Conférence qui a été présentée par le professeur d’université Camille Charlmers, « le camarade Charlmers », comme l’appelle chaleureusement l’ambassadeur vénézuélien accrédité en Haïti, Pedro Antonio Canino Gonzalez.
Pour le diplomate, commémorer la disparition physique de Hugo Chavez avec les élèves haïtiens est un moyen sûr de perpétuer le chavisme. « Le commandant Chavez n’a pas travaillé uniquement pour le peuple vénézuélien mais pour tous les pauvres de la région », a rappelé Pedro Antonio Canino Gonzalez, qui en a profité pour annoncer une kyrielle d’activités dans les prochains jours, dont une caravane à travers le pays.
Le conférencier Camille Charlmers, à qui incombait la tâche de retracer la vie et l’œuvre du « Comandante », a commencé par faire savoir à son public, majoritairement jeune, que l’élection de ce dernier en 1998 marque un tournant pour toute l’Amérique latine. D’après Charlmers, les changements opérés par Hugo Chavez dans la région reposent sur deux choses : la résistance cubaine (sans laquelle il n’y aurait pas eu de chavisme) ainsi que les différents et mouvements sociaux et guérillas qui ont embrasé toute la région.
« Peu de temps après son avènement au pouvoir, Hugo Chavez a pris deux décisions majeures : il a changé la Constitution de son pays et il a entrepris de visiter un à un les dirigeants de tous les pays membres de l’OPEP pour leur demander d’utiliser leurs ressources [pétrole] pour les mettre au service des populations [pauvres] », a déclaré Camille Charlmers.
Evoquant la Constitution du Venezuela, il a souligné que « la Constitution bolivarienne est la Constitution la plus avancée au monde». « Impossible de trouver ailleurs sa pareille », a-t-il poursuivi.
Pour Charlmers, les 14 ans de règne de Chavez sont à placer sous le sceau de la passion internationaliste, de la reconstruction de la souveraineté de la région. Et cette quête de souveraineté s’est manifestée, selon lui, par un ensemble d’initiatives régionales prises par ce dernier, à savoir la mise sur pied de l’UNASUR, du CELAC et de l’ALBA.
Et c’est de l’ALBA, l’Alternative bolivarienne pour les Amériques, que découle l’Accord PetroCaribe dont Haïti fait partie, qui fournit toute sorte d’hydrocarbures à environ 18 pays de la région. « Pareille coopération n’existe nulle part ailleurs […] Et, sans PetroCaribe, l’onde de choc de la crise économique et financière de 2008 aurait été plus violente », a lancé Camille Charlmers aux jeunes écoliers haïtiens munis du tricolore vénézuélien que le personnel de l’ambassade leur a précédemment remis.
